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Supprimer les ZFE revient à menacer la santé, les plus précaires et les finances publiques

Les parlementaires discutent d’une possible disparition des zones à faibles émissions, pourtant essentielles dans la lutte pour une meilleure qualité de l’air. L'Alliance rappelle dans une tribune que des leviers existent pour rendre ce dispositif acceptable, comme poursuivre l’effort de massification des transports en commun vers les zones périurbaines.

Les parlementaires discutent d’une possible disparition des zones à faibles émissions, pourtant essentielles dans la lutte pour une meilleure qualité de l’air. L'Alliance rappelle dans une tribune que des leviers existent pour rendre ce dispositif acceptable, comme poursuivre l’effort de massification des transports en commun vers les zones périurbaines.

Le déploiement des zones à faibles émissions (ZFE), prévues par la loi d’orientation des mobilités (2019) et la loi climat et résilience (2021), est menacé. Le dispositif, qui vise à retirer progressivement les véhicules les plus émissifs des plus grandes agglomérations, en faveur de la qualité de l’air, a toujours suscité des réactions. Mais la récente prise de position de députés en faveur de la disparition des zones à faibles émissions (ZFE), contre l’avis du gouvernement, menace d’enterrer l’outil. Ces oppositions au dispositif martèlent les lenteurs dans l’évolution du parc automobile : les véhicules électriques sont encore chers, le marché de l’occasion se déploie lentement et les finances publiques sont contraintes.

Zones à faibles émissions : les députés votent en commission la suppression des ZFE

Rappelons que l’objectif des ZFE est de réduire la pollution atmosphérique, responsable de 40 000 décès chaque année en France, selon Santé publique. Dans les zones urbaines, le trafic routier représente la principale source d’émission de dioxyde d’azote (NO₂) et une source majeure de particules fines (PM₁₀ et PM₂.₅). En région lyonnaise, plus de 5 % des décès annuels sont imputables au dioxyde d’azote généré par le trafic routier (selon une étude de Santé publique France de 2021). La ZFE est bien un dispositif de santé publique et il est dès lors impératif d’orienter le débat sur leur acceptabilité sociale et de les associer à des mesures bien ciblées.

Retrouvez la tribune parue dans Libération, signée par :

  • François Gemenne, Professeur à HEC, coauteur du 6e rapport du Giec, président de l'Alliance pour la décarbonation de la route et du Conseil scientifique de la fondation pour la nature et l'homme
  • Stéphanie Clément-Grandcourt, Directrice générale de la Fondation pour la nature et l'homme
  • Anna Creti Professeure à Dauphine et directrice de la chaire d'économie et du climat Michel Derdevet Président de Confrontations Europe et de la Maison de l'Europe de Paris
  • Pascal da Costa Chercheur et enseignant à Centrale Supélec Paris-Saclay
  • Michel Guémy Ingénieur et spécialiste Villes durables
  • Diane Strauss Directrice Transport Environnement France, membre du Haut Conseil pour le climat
  • Fabien Leurent Enseignant-chercheur à l'Ecole nationale des ponts et chaussées
  • Géraud Guibert Président de la Fabrique Ecologique
  • Patrice Geoffron Professeur de sciences économiques à l'université Paris-Dauphine
  • Alphonse Coulot Délégué exécutif de l'Alliance.

Publié le 16 avril 2025