article

Véhicules électriques : démêler le vrai du faux

L'Alliance réagit aux diverses campagnes de désinformation et de trompe-l'oeil à propos du véhicule électrique.

L'Alliance réagit aux diverses campagnes de désinformation et de trompe-l'oeil à propos du véhicule électrique.

Le véhicule électrique occupe une place centrale pour décarboner la mobilité : la moitié de la réduction visée en 2030 se jouera dans le passage du thermique à l’électrique (-18 millions de tonnes de CO2).

Pourtant, il est régulièrement la cible de désinformations qui sèment le doute et ralentissent l’adoption. Plusieurs médias ont excessivement mis l’accent, à la faveur des grandes transhumances estivales, sur des difficultés de recharge électrique. Pourtant, les études disponibles traduisent une large satisfaction des usagers de véhicules électriques : plus de 90% d’entre eux se disent satisfaits, du véhicule comme des services de recharge (Baromètre AVERE – Ipsos, avril 2024) ; quant à la qualité du réseau le baromètre de l’AVERE indique un taux de fonctionnement de…99%. Ajoutons également que les axes autoroutiers – accueillant des grands trajets et des usagers particulièrement attentifs - sont tous équipés de réseau de recharge rapide, dont l’utilisation intensive cet été montre une grande efficacité. La satisfaction des usagers domine également pour les paiements à l’acte, qui se déploient rapidement, ainsi que la gestion des incidents (service en ligne ou sur site).

D’autres commentaires sur fondent sur le tassement des ventes en Europe pour annoncer un échec du véhicules électriques. Mais l’essoufflement observé est également dû au changement des normes européennes qui prévoient notamment un nouveau palier de diminution des émissions de CO2 pour les véhicules thermiques. La priorité des constructeurs automobiles est d’écouler les stocks avant ce nouveau palier.

Ajoutons, enfin, qu'à rebours de certaines idées reçues, un véhicule électrique est moins cher à l'usage qu'un véhicule thermique. Le baromètre AVERE souligne même que la volonté de réaliser des économies arrive d’ailleurs en tête des motivations à l’achat d’un véhicule électrique (33 %).

Annoncer un retour en grâce du moteur thermique est un trompe-l’œil !

Quels sont les leviers pour accélérer l’électrification ?

Pour dépasser ce « bashing » du véhicule électrique, plusieurs leviers doivent être activés :

  • Clarifier les tarifs de la recharge (à domicile, à forte ou basse puissance, etc.) et les moyens de paiement disponibles. Est-il avantageux de payer à l’acte ? De souscrire à un abonnement ? Toutes les bornes d’opérateurs différents seront-elles disponibles dans un seul abonnement ?
  • Mieux informer les usagers à propos de la localisation des bornes dans une commune, à proximité des gares, sur un trajet, et prévenir rapidement en cas d’incident.
  • Accompagner davantage les ménages pour développer la recharge à domicile.
  • Faciliter le déploiement d’un marché d’occasion pour le véhicule électrique (certification de batteries recyclées, historique de maintenance et garanties, bonus à l’achat de l’occasion, etc.)

Ces clarifications sont d’autant plus impératives que les coupes budgétaires annoncées et les potentiels rabots sur le bonus écologique n’aident pas à effacer les craintes des futurs usagers. Au-delà, la puissance publique a la responsabilité de donner la perspective : à partir de 2035, si les véhicules thermiques neufs seront interdits à la vente, des véhicules « d’occasion » circuleront encore sur nos routes, jusqu’au milieu du siècle. Il s’agit donc d’une « transition » et non d’une « rupture » et l’enjeu est de créer les conditions d’une adoption progressive, ce qui implique ne pas désinformer les usagers.

Il en va tout autant de l’atteinte de nos objectifs environnementaux que notre cohésion économique et sociale.

Publié le 6 septembre 2024

Pour aller plus loin 

Le ralentissement des ventes de véhicules électriques, une fatalité ?