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Gestion des sinistres automobiles : un enjeu environnemental inédit
Le livre blanc réalisé par Crédit Agricole Assurances, BCA Expertise et Europ Assistance France, en collaboration avec l'Institut Louis Bachelier, analyse pour la première fois les émissions de CO2 générées par la gestion des sinistres automobiles en France, une quantification nécessaire pour proposer des pistes de réduction de leur impact environnemental.
Le livre blanc réalisé par Crédit Agricole Assurances, BCA Expertise et Europ Assistance France, en collaboration avec l'Institut Louis Bachelier, analyse pour la première fois les émissions de CO2 générées par la gestion des sinistres automobiles en France, une quantification nécessaire pour proposer des pistes de réduction de leur impact environnemental.
Les sinistres automobiles font partie intégrante du cycle de vie d'un véhicule : en moyenne, chaque automobiliste est concerné par un sinistre tous les six ans. Depuis la déclaration jusqu'à la réparation, chaque étape génère des émissions de CO2 qui, jusqu'à présent, n'avaient jamais été évaluées dans leur ensemble. C'est ce que propose ce livre blanc, fruit de la collaboration entre des acteurs majeurs du secteur en partenariat avec l'Institut Louis Bachelier, qui quantifie pour la première fois les émissions de CO2 associées à chaque étape, de la déclaration à la réparation.
Cette étude pionnière s'appuie sur des données massives du marché français, incluant 1 million de sinistres expertisés par BCA Expertise, 3 millions de véhicules assurés par Crédit Agricole Assurances, et 500 000 opérations d'assistance réalisées par Europ Assistance.
Les résultats sont édifiants : chaque sinistre, dommage ou collision génère en moyenne 146,3 kg de CO2. Pour l'année 2022, les émissions totales s'élèvent à 358 000 tonnes de CO2, un chiffre comparable aux émissions du fret ferroviaire en France pour la même période (408 000 t CO2). Détaillés poste par poste pour les deux types de sinistres les plus représentés (dommage collision et bris de glace), leur répartition offre une vision claire des leviers d'action potentiels pour réduire l'empreinte carbone du processus.
Le poste d’économie le plus important se situe au niveau des véhicules de remplacement, responsable à lui seul de plus d’un tiers des émissions de CO2.
Une cible possible, cohérente avec la trajectoire d’électrification du parc français, serait de viser 50 % d’électrification à l’horizon 2030, tant pour les véhicules d’assistance que pour ceux des garages. D’autres pistes sont à l’étude, telles que la mise en œuvre de solutions alternatives au véhicule de remplacement : forfait ou budget mobilité, permettant à l’usager d’adapter son mode de déplacement à son besoin, ou encore recours à l’expertise sans déplacement, effectuée en autonomie par l’assuré. Ensuite, une meilleure maîtrise de la consommation énergétique associée au poste peinture (responsable de 27 % des émissions), conduirait à les réduire de manière significative. Concernant la remise en état des véhicules, l'augmentation du taux de réparation des pièces (90 % moins émissive que leur remplacement), couplée au doublement du taux de pièces issues de l'économie circulaire (Piec) aurait un impact supplémentaire. En combinant ces leviers, il serait possible d'atteindre une réduction globale de 22 % des émissions de CO2 par sinistre. Un premier objectif encourageant, et atteignable avec la mobilisation concertée des différents acteurs de la filière.
D’autant que cette démarche s'inscrit dans un contexte réglementaire en pleine évolution. Au niveau européen, la directive CSRD impose désormais aux entreprises de mesurer et communiquer leurs émissions de gaz à effet de serre, alors qu’au niveau national, des lois comme la loi AGEC (Anti-gaspillage pour une économie circulaire), encouragent la réparation et le réemploi, et la loi LOM (Loi d'orientation des mobilités) précipite l’électrification des flottes de véhicules de remplacement.
Assureurs, experts, réparateurs, fournisseurs, tous ont un rôle à jouer dans cette transition vers une gestion plus durable des sinistres automobiles. Cette étude offre une vision claire et chiffrée d'un enjeu méconnu, tout en proposant des solutions concrètes pour y faire face, une première étape essentielle pour transformer le secteur en respectant les engagements environnementaux actuels et futurs. En adoptant une approche proactive et collaborative, il est possible non seulement de répondre aux exigences réglementaires croissantes, mais aussi de contribuer significativement à la lutte contre le changement climatique. La route vers une gestion plus durable des sinistres automobiles est tracée, il appartient maintenant à l'ensemble des acteurs de s'y engager.
Publié le 2 janvier 2025